Le vernissage
Avec les copies sous le bras, j'entre dans le hall,
une bonne centaine de personnes attendent. Dernière mise en
place, vidéo pour la cassette de Sophie sur son travail à
la rue de la Justice en 1998 et un ordinateur avec vidéo
projecteur pour passer une de mes animations, celle du 11/9- ju$t be$t
money, un groupe de danseurs se prépare pour accueillir le
public. Après les présentations et les
remerciement dans le hall, le public est accueilli sur la musique de
Jimmy Hendrix le concert de Woodstock et son interprétation de
hymne US.
Très vite, cela tourne à la
séance d'autographe, un collectionneur me donne rendez-vous pour
le samedi. Pendant une heure cela tourne et on nous demande pour la
conférence de presse. Mise en place dans la salle même
avec le public et les journalistes qui sont regroupés sur un
côté. Exercice difficile pour nous et Catherine, notre
traductrice. Les questions sont très différentes des unes
des autres. Tout ce public et les journalistes, au bout d'une heure,
c'est fini et nous partons manger en compagnie de Kays, metteur en
scène allemand.
un article qui nous sera remis en main propre, le lendemain.
Article sur l'exposition de Sophie NÉDORÉZOFF et
Guillaume tel4 8-11 mai 2OO3 à Komsomolsk-sur-l'Amour,
Musée des Arts Plastiques.
Le rideau de fer qui a isolé notre pays (de martyrs) du monde entier est
En train de se lever. Et cette exposition en est une ouverture visible.
Voyager dans les autres pays ou à l'intérieur du nôtre est un privilège de riches,
Bien plus qu'avant.
Je suis profondément émue et redevable à tous de cette merveille éclose à Komsomolsk,
Fine fleur de l'art européen. Dans cette exposition, I'essentiel est dit (son laconisme).
Regarder autour de soi, la beauté et l'art sont partout. Les
objets les plus simples animés par le cœur du peintre commencent
à nous parler. on commence aussi à comprendre qu'un
être
humain vaut qu'on s'y intéresse. Quand il arrive au monde, il
s'éloigne de la source qui l'a créée mais il ne
disparaît pas sans laisser de traces, ce qui veut dire que sa vie
demeure nécessaire et importante. Ce n'est pas vrai que tout est
permis comme le disent les médias.
Et c'est inattendu que des gens venus une semaine chez nous soient
tellement marqués par les feux de forêts et que cela leur
inspirent un fusionnement de tonalités rouges.
Ils ont dit que la Taïga en feu, c'est horrible, c'est la mort qui dévore pas seulement le monde
végétal et animal mais aussi les humains.
Nous brûlons dans cette flamme rouge affamée. Le rouge - signal du danger symbolise le
sang et nous qui vivons ici, on a l'impression que rien ne s'y passe sanf que nous avons de
plus en plus de mal à respirer. Ceux qui coupent les forêts et y mettent le feu pour effacer
leurs traces (leur pouvoir est grand et leur soif d'argent plus grande
encore) n'entendent pas le signal d'alarme (de S.O.S.) qui est au cœur
du travail des artistes français.
Sans espoir, cela apparaît sans espoir.
Mais peut-être pas tout… regardez la vidéo, là apparaissent des sculptures lumineuses et l'on
voit comment la lumière perce la matière (celle qui n'attire pas l'oeil). Dans la Bible, il est
dit: ne poses pas ta lanterne sous une cruche; dans chaque être
humain gît une lumière. Combien de
saletés nous faut-il pour ne plus la rendre visible ?
Regardez en gros plan ce visage illuminé: des yeux humains regardant à travers plusieurs
couleurs, ce ne sont pas seulement des yeux, ce sont des galaxies, des
mondes colossaux mais, Ils ne sont pas dans des milliards de parsecs
(unité de longueur en astronomie).
Ils sont en nous. Et nous n'avons pas peur de les détruire.
Un être humain représente le monde entier. Dieu n'est pas à l'extérieur mais en nous.
Nous sommes unis dans l'humanité, il n'y a pas alors d'étrangers: Voilà la vérité, toute
simple, peut-être trop simple pour être quotidienne.
Sont venus de France des artistes et ils nous ont rappelé cette chose-là.
Merci Sophie, Merci Guillaume.
Natalia Berdonossova
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