Directrice de l’école maternelle Pali-kao pendant 7 ans,
j’ai connu rapidement l’association Traces car elle était très implantée dans
le quartier. Je suis étonnée et attristée qu’elle ne puisse plus continuer à
avoir un lieu de travail sur le secteur. Je souhaite vous faire part de mes
rencontres avec cette association afin que vous vous rendiez mieux compte se
son implication sur le terrain :
·Pendant les vacances scolaires, alors que je
venais travailler à l’école, je
rencontrais régulièrement la roulotte de Guillaume Gulschbauer sur la place
Pali-Kao. Il offrait une après-midi de peinture à des enfants qui ne partaient
jamais en vacances à des moments où Paris était déserté, au début du mois
d’août. Les enfants l’attendaient dès l’heure du déjeuner, quelquefois des
fratries entières. La place se transformait alors en atelier de peinture,
moment de vie de quartier.
·Sophie Nédorézoff a participé à des visites de
musée avec les élèves. Elle savait apprendre aux enfants à regarder des œuvres
puis elle les guidait dans des créations.Les projets artistiques et culturels qu’elle a menés à l’école et dans
l’atelier de la Forge ont été d’une grande richesse et ont abouti à des
expositions, avec films retraçant les étapes du travail. Les élèves peignaient
dans l’atelier et pouvaient voir à cette
occasion des artistes au travail et des expositions.
·Certains élèves de l’école participaient avec
leurs parents le samedi ou le mercredi, à la Forge à
des activités de création. Il y avait une belle mixité sociale car Traces
savaient accueillir chacun. La condition était seulement de créer et regarder
autour de soi.
Je trouve très dommage pour le quartier, pour les enfants
qui grandissent à Belleville, de perdre ce lieu. Je crains que les artistes qui
s’y implantent n’acceptent pas un tel partage et que l’atelier se referme sur
lui-même. Dommage et décourageant pour Sophie et Guillaume qui se sont beaucoup
investis pour la vie du quartier.
J’espère sincèrement que mon témoignage vous permettra de
mieux comprendre l’importance pour l’association Traces de garder le lieu de la Forge et aussi pour les familles
installées à Belleville et de revenir sur votre décision.
Je souhaite témoigner de l’importance de l’association TRACES,
Et des ateliers Parents-Enfants, établis à la Forge de Belleville.
Une image me vient.
Elle est évoquée par J.M.G Le Clézio, prix Nobel de littérature :
Celle du terrain vague dans la ville.
Il est capital de laisser des friches où foisonnent les fleurs sauvages, nichées dans la cité.
TRACES ouvre cet espace aux enfants.
Cette parcelle offre une plage de liberté dans un quotidien quadrillé par l’école.
C’est une respiration.
L’enfant s’arrête alors,
Observe,
Improvise,
Laisse son imagination se débrider,
Avance à son rythme sans jugements ni contraintes.
Il se pose dans l’instant, l’investit, le vit.
Cela,
je l’ai expérimenté à différentes périodes, avec mes trois enfants :
Zoé, Lou et Oscar.
J’y suis venue regarder, participer, butiner…
Guillaume et Sophie s’inscrivent aussi dans un quartier,
Où les enfants, grâce à leur Roulotte à Peinture s’initient au détour d’une place,
A la couleur, au dessin, à l’art…
Les liens se tissent,
Les mots s’échangent,
Les gens se saluent.
L’art simplement donne sens, à portée de main.
Marie Aubert-Chiller
> Message du 03/05/12 01:07 > De : "Dorothée DUMAY" > A : christophe.girard@paris.fr > Copie à : > Objet : Projet à La Forge (Belleville) - soutien à TRACES
Monsieur,
Je me
permets de vous écrire pour vous faire part de mon immense étonnement
en apprenant que l'association TRACES n'a pas été retenu pour mener à
bien le projet à La Forge. J'ai en effet fréquenté l'atelier parents-enfants avec mon fils pendant deux années assidues. Au
commencement, je cherchais une association dans laqelle mon fils puisse
découvrir les couleurs, les matériaux, puisse les toucher, les
expérimenter, ayant l'habitude des ateliers de la maison de l'enfance
rue du surmelin et voulant approfondir cette expérience d'échange. Or je trouvais un désert associatif car mon fils était alors tout petit (un peu plus de 2 ans). Seul TRACES
a répondu à mes attentes ne posant pas la barrière de l'âge
puisque j'étais avec mon enfant et l'accompagnait dans ses créations
plastiques. Egalement,
j'ai apprécié l'accessibilité : j'ai pu participer car alors le coût de
l'atelier était moindre (puis nul) contrairement à d'autres
ateliers qui (lorsque mon fils fut plus grand) n'auraient pas du tout
été à notre portée financière. Je ne suis
pas du quartier de Belleville mais alors des Fougères et maintenant de
Saint-Fargeau. Le rayonnement de TRACES dépasse donc le quartier du
fait de l'intérêt de ce que propose l'association. J'y ai
trouvé de la disponibilité, de la bonne humeur, de l'échange entre
chacun (grands, petits, intervenants, parents...). Ma seule
difficulté était d'avoir froid en hiver et j'ai compris que le projet
La Forge ouvrirait (entre autre) la porte à des travaux (abaissement de
plafond ? chauffage ?). TRACES me semblait bien engagé dans ce projet
mais guère soutenu pour le mettre en oeuvre. J'ai eu
beaucoup de mal à les retrouver dans les locaux de Ménilmontant et
profondément déçue de voir l'atelier parents-enfants confiné dans un si
petit espace qui ne permet pas la pleine expression des différents arts
telle que je l'ai connu. L'atelier risque de se confonfre avec un
atelier dessin comme on en trouve partout alors qu'avant c'était un
atelier de création et d'expression de l'enfant où l'adulte ne sert que
de guide et de soutien mais pas d'enseignant. C'est le fond même de
l'atelier qui risque de changer en le faisant changer de lieu. Le reste du
projet me semblait également très intéressant et je pense sincèrement
que TRACES pourrait le porter loin. Je suis donc
dans l'incompréhension : pourquoi ne pas avoir soutenu TRACES dans la
mise en oeuvre du projet tout d'abord pour ensuite les en déposséder ? Je reste
intimement persuadée que des lieux tels que j'ai connu l'atelier
parents-enfants à La Forge font germer ce qu'il y a de meilleur en nos
enfants. C'est un espace pour leur liberté de leur expression. Je vous remercie de votre attention et vous prie d'agréer mes sentiments respectueux. Dorothée DUMAY (habitante du 20ème arrondissement)
J’habite Paris depuis 22
ans…
Je vis à Belleville depuis
tout ce
temps, allant et venant de haut en bas de la rue,
observatrice des
transformations de ce quartier, de mon quartier…
Je
me suis mariée
à la Mairie du XXème, parce que mon amoureux a rejoint
Belleville,
parce que nous nous sommes rencontrés dans un café
populaire et
mythique du coin, et quand mon fils est né nous lui
chantions le
« Où est-il donc ? » de Fréhel…Symbole de
la disparition du populaire Montmartre. Mon deuxième
enfant naîtra
cet été, devrais-je lui chanter la disparition de
notre populaire
Belleville ???
Je connaissais La Forge,
et j’ai
connu TRACES.
Quelle révélation !!!!
Enfin un
lieu où l’on accueille toutes et tous pour la
création, par la
création et dans la bienveillance, la liberté. Chaque
mercredi nous
nous rendons mon fils et moi à l’atelier, où il
expérimente
librement terre, peinture, sculpture…
Avec Kouka il a découvert
la peinture
de rue, apprendre à regarder avec recul ce que l’on
dessine,
admirer l’environnement urbain pour y découvrir des
perles sur les
murs des chantiers…
Avec Marie, la patience et
la
délicatesse de la Mosaïque, multitude imaginative et
colorée…
Avec Guillaume la
possibilité à 4 ans
de manier scie, perçeuse, clous, vis et pistolet à
colle pour des
sculptures et bricolages de machines fantastiques et
constructions
miniatures…
Avec Sophie les matières,
la multitude
des possibilités, les couleurs…
Avec tous les enfants, les
adultes,
artistes, modestes participant-e-s la confiance en lui
et envers les
autres, les différences, le partage, l’échange.
TRACES est le lieu, les
gens, où moi
maman je peux créer en même temps que mon fils ou
simplement
trouver un moment de paix alors que lui crée dans sa
bulle. TRACES
est un lien et un lieu où je sais que je peux pousser
la porte et
trouver les jours de doutes et de fatigues une épaule
accueillante
et une oreille bienveillante, un thé chaud, du
réconfort dans mon
quartier.
TRACES est un lieu
essentiel à notre
quotidien, parce qu’il est UNIQUE, parce qu’il est là
tous les
jours –pas seulement mercredi, samedi - quand nous
croisons Sophie,
Guillaume et d’autres dans nos rues. Quand nous
croisons chaque
semaine les soi-disants « mauvais garçons » du
quartier
et qu’ils prennent de nos nouvelles.
TRACES est le lien qui
nous unit que
nous parlions des langues différentes ou pas.
TRACES c’est La Roulotte à
Peinture
qui sillonne les jardins et les places aux beaux
jours, encore plus
proche de nous.
Et vous nous enlevez
ça ???
Croyez-vous que nous
voulons seulement
une présence artistique rue Ramponneau ???
MARRE des locaux attribués
aux
Galeries qui masquent leurs vitrines et ferment leurs
portes,
élitistes et hautaines !!!
Je n’ai rien contre le
Point Ephémère
qui gère manifestement très bien son lieu, et où j’ai
plaisir à
me rendre à l’occasion. Mais le Point Ephémère a-t-il
besoin de
La Forge autant que Traces ? Certainement NON !
Je suis indignée par la
décision
prise à l’issue de cet appel d’offre. Je n’ai pas
imaginé un
instant que vous oseriez ne pas donner le marché à
TRACES. Je ne
vous retracerai pas tout ce qui s’est passé ces
derniers mois,
alors que nous habitant-e-s du quartier sonnions déjà
l’alarme
sur la difficulté de gérer le lieu (Cf lettre de Kouka
N’Tadi).
Je ne vois pas quelle
solution vous
allez pouvoir trouver pour sauver l’association et ses
actions ( je
ne me suis étendue que sur l’atelier Parents-Enfants,
mais j’aurai
pu parler de toutes les expos, les actions
artistiques…), mais
après tout ça n’est pas à moi de trouver lesdites
solutions mais
bien à vous !
Quand vous –
décideurs/euses –
aurez finalement fini de vider nos rues de ses
richesses humaines et
artistiques, quand vous en aurez fait des lieux
rentables et IN, avec
des articles dans des magazines branchés et plein de
pub…que
restera-t-il de nous ? Pas grand-chose c’est sûr, et
alors je
lierai Pennac comme un conte à mes enfants, et je leur
chanterai
Fréhel ou « Paris c’est fini » de la Mano
Negra en repensant aux beaux jours de
Belleville…
Agathe Delussu
Habitante de Belleville,
bénévole
dans une association de soutien à la parentalité et
l’allaitement
maternel, ancienne animatrices des centres de loisirs
des écoles du
quartier…
Monsieur, j'apprends à
l'instant que le marcher pour les ateliers de La Forge a été remporté
par le Point Ephémère. J'avais eu différents échanges avec David
Langlois-Mallet. Je défendais l'idée qu'il se trompait et que depuis
Delanoë, les lieux précaires , les espaces autogérés, les petites
structures, les actions de proximités, tous ces gens et lieux qui font
qu'art et social se vivent au quotidien
Il y a 29 minutes · J’aime Maison de La Plage (zut ça
a dérapé...je continue) bon qu'il n'y avait pas que le GRANd art mais
aussi celui vécu et expérimenté au quotidien avec les quartiers, que
tout cela était aussi défendu par Mr Girard et Delanoë. Si le Point
Ephémère est une structure qui fait surement du bon travail, c'est
encore une fois une grosse structure et qui n'est absolument pas
implanté à Belleville qui est mis en avant par le service culturel de
la Mairie. Le Point éphémère n'a-t-il pas assez de travail et de place
sur le canal? D'autres association d'artistes du quartier avaient
présenté le marcher. Aucune n'a fait l'affaire! En tant qu'artiste d'un
micro espace en contrat d'occupation précaire, je suis très préoccupée
par ce qui vient de se passer pour ce lieu. David Langlois-Mallet en
tant qu'observateur et intellectuel est finalement plus lucide sur la
situation que nous autres, plongés dans l'art'ction. Je ne sais comment
vous exprimer ma déception face à cet état de fait. Les ateliers de
TRACES s'arrêtent et c'est bien dommage pour les artistes, pour les
enfants, pour les riverains, pour le quartier. C'est bien dommage aussi
pour TRACES qui n'a sûrement servi qu'à aider la mairie à se
débarrasser d'artistes devenus propriétaires terriens .J'aimerai ne pas
voir les choses ainsi mais le cynisme n'est pas de notre coté. Du 27
avril au 6 mai, les squ'arts de Paris font le F.O.U (Festival des
Ouvertures Utiles). La Maison de la Plage propose une création
collective participative "Le Peuple Mosaïque". Ce sera l'occasion pour
nous d'échanger sur les thèmes des lieux de créations, de la proximité,
de la poésie certes modeste mais quotidienne...ET çA AUSSI C'EST DE LA
DENTELLE !
Marie Decraene, Maison de la Plage
Je viens d'apprendre que l'association TRACES n'allait plus gérer la
Forge. C'est tellement rageant - décou-rageant aussi - tellement
inquiétant pour la suite, pour ce quartier auquel nous sommes si
attachés. Grâce à T.R.A.C.E.S, mes enfants et tant d'autres ont
découvert leur capacité à crééer librement, sans cours, ni méthode
conventionnelle. Les enfants issus de milieux culturels et sociaux
totalement différents venaient chaque mercredi "à TRACES", dans LEUR
atelier, LEUR Forge. Les fratries africaines, les enfants d"'intellos,
et depuis peu, des enfants de la communauté chinoise s'y côtoyaient :
Belleville/Babelville dans toute sa richesse. Patiemment, TRACES avaient
tissé des liens forts avec les habitants du quartier : parents, enfants
qui venaient seuls ou accompagnés, parfois avec leur classe et leur
prof, à l'atelier ou aux expos des artistes en résidence.
Tout ce travail vient d'être balayé d'un revers de la main, sans considération aucune pour les habitants de Belleville.
A
la place, voici que débarque une grosse structure, inconnue du
quartier, soutenue par la ville de Paris, et disposant déjà d'un lieu
immense ailleurs !
J'ai vu notre quartier changer, les
galeries d'art s'installer, les adresses de cafés qui deviennent
branchées, et une inquiétude commencer à naître. Je la tempérais en me
disant, oui, mais il y a toujours TRACES qui peut faire du lien avec
tout ça.
C'est fini ! La ville de Paris, une ville de gauche
!, utilise ce quartier si particulier, et d'ailleurs tout l'ESt
parisien, comme un réservoir à espaces libres pour installer de grosses
machines type 104, dont les habitants des quartiers ne franchissent
jamais les portes. Normal ! C'est pas fait pour eux. Et à Belleville,
sans TRACES, il n'y a désormais plus rien pour eux.
Sylvie
Dodeller, électrice de Paris, habitante de Belleville, dont les enfants
fréquentent avec bonheur l'atelier parents-enfants de TRACES depuis
plusieurs années
Nous venons d'apprendre que l'association TRACES devrait quitter la Forge,
ce qui est une bien triste nouvelle pour nous et les habitants du quartier.
Depuis de nombreuses années, nous fréquentions ce lieu unique, différent,
dans notre quartier de Belleville. Nous en avions franchi la porte avec nos
enfants pour les faire participer aux ateliers enfants parents, et ces ateliers
leur ont ouvert l'imaginaire en leur faisant découvrir, aux côté des artistes,
tout ce qu'il était possible de faire avec ses dix doigts et toutes sortes de
matériaux. Puis, une fois le lieu découvert, nous avons continué à le
fréquenter, à découvrir les artistes qui y exposaient, à ouvrir nos oreilles aux
musiques ou performances qui s'y déroulaient.
Ce lieux magique et différent n'était pas ouvert qu'aux artistes ou
amateurs d'art, mais aussi à tous les habitants du quartier qui cherchaient un
lieu pour des réunions ou des projets de quartier : réunions de parents
d'élèves, débouchant sur des ateliers banderolles pour décorer les écoles,
réunions RESF dans un lieu ouvert à tous, projections de films etc...
C'est là qu'avait pris naissance un joli projet de jardin partagé à
vocation artistique, ayant fédéré de nombreuses énergies et provoqué de
nombreuses réunions, pique-niques, plantations et arrosages, avant que les
pelleteuses ne le détruisent sans vraie raison pour en refaire un
terrain vague sale et hostile alors qu'il avait été le temps de quelques mois
une bulle de verdure au milieu de notre quartier : déjà, la ville de Paris
n'avait pas su soutenir ce projet de jardin de quartier fédérant des habitants
d'âge et de milieux sociaux différents se retrouvant avec plaisir pour échanger
autour d'une bêche et d'un arrosoir.
Et voilà que nous apprenons qu'après des années parfois difficiles pour
l'association TRACES qui a su maintenir ses activités dans un contexte souvent
hostile, quand enfin de nouveaux projets auraient pu se développer plus
sereinement, vous les chassez du lieu qu'ils ont fortement contribué à faire
vivre.
Je ne sais rien de l'association qui va reprendre les lieux, ce qui veut
assez dire qu'ils ne sont pas présents et implantés dans le quartier. Le travail
de fonds réalisé par TRACES depuis des années auprès des enfants et des
habitants du quartier ne peut se remplacer si facilement.
C'est un véritable gâchis !
Juliette Robain, une bellevilloise adhérente de TRACES depuis plusieurs
années.
Longjumeau,
le 19 avril 2012,
Madame
le Maire,
Nous,
membres administrateurs et bénévoles de l’association
Intermèdes-Robinson, venons par ce courrier vous adresser notre
incompréhension et notre colère vis-à-vis de la non-attribution du
marché public lié au lieu-dit “La Forge”, à
l’association TRACES.
Nous
sommes liés, de longue date, par des liens forts et chaleureux
avec l’association TRACES.
Ainsi différents groupes
d’enfants de notre association, 4intermèdes-s Robinson”, sont
venus régulièrement depuis Longjumeau (91) - tant que c’était
possible- à des séances d’ateliers à la Forge, à
Belleville.
Sophie et Guillaume, artistes et fondateurs de
TRACES, ont participé aux côtés de notre association, à des
chantiers de réflexion et même ont contribué à l’organisation
de nos ateliers de rue .
Ensemble,
nos deux associations ont été parmi les membres fondateurs du
Chantier de Pédagogie sociale (Chantier de réflexion dans le cadre
du mouvement Freinet)et
TRACES a nourri particulièrement, dans ce cadre, la réflexion
collective à partir de l’art, du concept de “sculpture
sociale”.
Notre
association partage avec l’association TRACES cette particularité
d’être réellement portée par des citoyens, des habitants et des
familles concernées et impliquées dans les projets mis en
œuvre. Nous
devrions parler ici d’initiative citoyenne, et d’intérêt social
et collectif.
Ce sont là deux objectifs généralement cités comme prioritaires
dans le contexte social et urbain que nous connaissons.
C’est
dire comme nous sommes touchés par le dernier coup qui vient d’être
porté à l’association TRACES, par le biais d’une décision de
la DAC, qui signifie le rejet de leur candidature pour
poursuivre l’expérience qu’ils avaient eux mêmes créée.
En
effet des lieux de culture, à Paris, pour ceux qui en sont déjà
les clients convaincus et réguliers, il y en a beaucoup
d’autres, mais celui qui nous faisait venir nous, petite
association de banlieue, celui qui nous inspirait des articles, des
reportages, celui qui inspirait nos expériences et nos réflexions…
c’était TRACES. En
ne permettant plus à TRACES de mettre au service des familles et du
quartier de Belleville, le travail complètement original qui est le
leur, la DAC fait bien plus que de rendre un public orphelin, elle
prive également la recherche sur des pratiques culturelles
novatrices, d’un lieu de référence et d’expérimentation.
Par
ailleurs, T.R.A.C.E.S souhaite favoriser les rencontres des
populations et le partage de leurs richesses culturelles à travers
des activités artistiques intéressant enfants et parents.
Au
cours de ces ateliers, les enfants créent à côté ou avec leur
parents en utilisant différents matériaux. Ce lieu a des multiples
fonctions comme celle de participer à l’accompagnement de la
parentalité, redynamiser le quartier, redonner un point de repère
stable aux enfants des rues, qui ne fréquentent plus aucune
structure périscolaire, de participer au développement global de
l’enfant, de favoriser son autonomie… C’est dans ce contexte
d’intervention que les professionnels de l’association pensent et
élaborent des actions envers et avec les familles dans leur milieu «
naturel », quotidien. A partir de là, ils construisent ensemble un
projet de retissage de lien social et de réappropriation des espaces
publics et collectifs.
Effectivement, nous avons pu
constater que le travail en milieu ouvert aide l’enfant à
construire son autonomie et participe à l’acquisition de ses
compétences sociales, affectives, cognitives…tout en lui laissant
une marge de manœuvre par rapport à ses parents. Inversement, j’ai
pu observer comment ce même travail pouvait revaloriser les
compétences parentales.
C’est
cet espace tiers entre familles et institution qui fait aujourd’hui
cruellement défaut à Paris et ailleurs, et qui aboutit à cette
incompréhension mutuelle des professionnels et des parents. Il est
important de créer de nouvelles institutions plus souples, ouvertes
à tous, sans inscription préalable, gratuite, le plus souvent dans
des espaces collectifs qui donnent l’occasion aux enfants et aux
parents de se retrouver et d’échanger ensemble. Il faut recréer
du lien pour diminuer la solitude, la fragmentation des relations
sociales et la montée des précarités…
Or,
aujourd’hui vous avez décidé de supprimer cet espace et cela est
vraiment préjudiciables pour tous et donc incompréhensibles.
Et
pourquoi un tel gâchi? Pour installer en lieu et place une structure
réplicable, déjà bien connue dans ses principes et son
fonctionnement? Ce qui est sur le point d’être perdu c’est
à la fois un espace du « tout proche », « un lieu de vivre et de
faire ensemble avec tous », mais aussi un lieu engagé dans la
recherche et l’expérimentation avec tout un réseau de structures
sociales, culturelles, citoyennes innovantes.
C’est
pourquoi notre association s’adresse à vous, Madame le
Maire, afin qu’une solution soit trouvée à ce problème, qui
permette à TRACES de poursuivre et développer son travail, au
quartier de conserver un espace qui touche à « son cœur », et au
réseau d’acteurs sociaux que nous formons de pouvoir continuer
d’expérimenter de nouvelles voies pour la culture et le social,
dans un contexte où ces questions sont autant urgentes que
cruciales.
Dans cet espoir, dans cette
attente, nous vous prions de croire en nos sentiments les
meilleurs,
Pour l’association Intermèdes Robinson, son
président,
voilà une nouvelle qui m’attriste ...
C’était pas prévu dans le plan de vol que j’envisage pour les amis ... je suis
près à discuter
avec vous des suites ou coup de main
que je peux donner ou simplement se voir pour se projeter vers ailleurs
... reste la mémoire de tout ça
et particulièrement cette fabuleuse
journée Rouge qui attesta la vitalité et l’inspiration de ce lieu porteur de
tant les énergies collectives et positives.
Je ne crois pas que la générosité
dont nous fîmes preuve pour réussir ce festival soit un ‘item’ valorisant pour
les financeurs. Je ne souhaite pas de mal
au Point Ephémère mais, au jugé,
c’est toujours le même arrosoir qui dispense la bonne parole culturelle, qui
arrose large et qui transforme les individus
en consommateurs du mieux disant culturels.
Je souhaite me tromper! En tout cas les enfants, les voisins et les
curieux de tout bord à qui vous avez donné, par votre action, les moyens
d’être eux-même vous en sont reconnaissant ... à bientôt ... les
voies de la création sont infiniment pénétrables pour qui montre le chemin
...
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lettre actualités hiver/printemps 2012 <°°°>
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